La Chine a été une expédition difficile par le barrage de la langue mais une expérience très forte. Nous avons rencontré au fil des distances les différentes facettes de cet immense pays et surtout vu la Chine profonde en sortant des sentiers battus…
Dans nos voyages nous cherchons à nous imprégner de la vie du pays, de la culture et allons au plus près des gens. Nous sommes partis en sac à dos avec le strict minimum. Arrivés à Pékin dans la soirée la transition avec la France est radicale, ici en septembre, il fait 30° ! Aussi, on y parle le mandarin, très peu l’anglais et Internet ne fonctionne pas… il va falloir s’adapter !!
Notre hôtel est situé dans le centre, proche la Cité Interdite. Nous avons choisi de dormir dans des auberges de jeunesse ; oui ça peut faire sourire vu notre âge, mais les AJ nous apportent du lien et en général elles sont organisatrices d’excursions. Notre hôtel est juste correct avec 35 € la nuit, ce qui est cher pour la Chine mais nous sommes à Pékin !
Il est tard, après un petit tour Place Tiananmen ; un excellent repas, un canard laqué préparé dans la tradition, et une bonne nuit de sommeil pour récupérer de nos 10h de vol et 6h de décalage horaire, nous sommes prêts à affronter l’effervescence chinoise. En effet, le lendemain, c’est une vague d’énergie qui déferle dans les avenues que ce soit en vélos, scooters, le tout électrique ou piétons, les rues débordent de vies. Un sifflement permanent des 2 roues électriques se mêle au tumulte des klaxons des voitures. Beaucoup de voitures de luxe se confondent avec les nombreux taxis. Nous sommes loin de la Chine aux pousse-pousse, les rickshaws sont maintenant motorisés avec 2 places derrière le conducteur, pas très jolis comparés aux touk-touk folkloriques de Bangkok ! Nous partons, à pieds, à la découverte de Pékin visiter comme tous bons touristes les sites incontournables…
Les Hutongs constituent un des symboles de Pékin avec une histoire de plus de 700 ans, aujourd’hui ils sont en voie de disparition à cause de l’évolution urbaine de la ville de Pékin. La Place Tian’anmen abrite un mélange de monuments modernes et anciens intéressants à l’architecte très structurée.
La Cité Interdite, véritable ville dans la ville, est à voir absolument.
Le Palais d’Été et son jardin impérial est connu pour être le plus étendu et le mieux sauvegardé au Monde. Il intègre le paysage naturel des collines et des plans d’eau à des éléments de fabrication humaine tels que pavillons, salles, palais, temples et ponts…
Le soir venu la danse de la rue est très pratiqué en Chine, comme on peut le voir en se promenant dans n’importe quelles villes. Spectacle familier dans toute la Chine, femmes et hommes de tout âge aiment danser dans les espaces publics, devant les immeubles, sur les petites places, dans les jardins publics, partout où il est possible d’écouter de la musique et de danser librement. Il m’est quelques fois arrivé de me mêler à ces danseurs ; un bon moyen d’évacuer le stress de cette vie trépidante !
Le Temple des Lamas, la découverte de l’unique lamaserie de Pékin, sa visite sera un bel aperçu du bouddhisme traditionnel Tibétain.
Le Palais d’Été
Le Temple des Lamas
Nous sommes partis avec l’auberge de jeunesse en bus et sommes entrés à Mutianyu. Après 3h de route, pour y accéder nous devons prendre le téléphérique, ensuite les marches sont très petites et cassent les jambes, c’est très physique et difficile d’accès. Mais une fois sur la muraille une sensation d’épuisement, de plénitude, de démesure du « je l’ai fait, j’y suis… » est très « confusante » c’est un lieu étonnant !! La petite fille que j’étais dans la France profonde ; rêvais de cet endroit : c’est MAGIQUE, JE SUIS SUR LA GRANDE MURAILLE… !!
Nous sommes restés 5 jours à Pékin
Lors de la préparation du voyage j’ai traduit le nom des villes, le moyen d’y aller, la durée du trajet, les prix, etc… J’avais installé sur nos téléphones et tablette des VPN et un traducteur : mais tout ça fonctionne avec Internet !… et Internet fonctionne rarement ici.
Le soir dans notre chambre, quand nous avions de la connexion, on préparait la journée du lendemain. Recherche des horaires pour nos correspondances et comment prendre le bus, le train ou l’avion ; tout traduire en mandarin… Nous avions un gros « travail » pour ne pas être trop pris au dépourvu.
À 1 000 km de Pékin, la ville de Xi’an a une histoire de plus de 3 100 ans. Jadis capitale de Chine et alors nommée Chang’an, Xi’an se classe dans les dix plus grandes villes chinoises. Des « forets » d’immeubles de plus de 30 étages peuplent aujourd’hui le paysage à perte de vue… Impressionnant.
L’armée de terre cuite, composée de plusieurs milliers de sculptures grandeur nature et façonnées à la main, représente une forme d’art funéraire. Enterrées dans les fosses du mausolée de l’empereur Qin Shi Huang, premier empereur de Chine complètement mégalo, mort en -210 avant J.-C., elles était destinées à protéger l’empereur défunt.
L’Armée de Terre est complètement excentrée, nous y sommes allés en taxi (il faut négocier). L’aller-retour et la visite nous a pris la journée mais il faut la voir absolument.
À Xi’an, le quartier musulman vaut le détour, avec un beau mélange de couleurs et saveurs… Dès 18h, la rue Beiyuanmen (北院门), située en plein centre de la vieille ville, s’anime et fait place à une multitude de stands bigarrés. La musique, les chants et les cris pour attirer le passant s’élèvent et se mêlent à la fumée des grillades.
Les remparts de Xi’an sont un des ensembles de remparts les plus anciens et les mieux conservés de Chine. Depuis les remparts, la vue sur les quartiers modernes et surprenante. Le mur mesure 14 km de circonférence et en avons parcouru la moitié sous une forte chaleur.
Restés durant deux jours à Xi’an, notre auberge de jeunesse, située en plein centre-ville, était très décevante. Moisissures dans la chambre, salle de douche commune sale avec des fils électriques traînant au sol, un sanitaire sur quatre fonctionnait… et je ne vous parle pas des odeurs.
Lijiang (丽江), à 1 500km de Xi’an, est une ville de la province du Yunnan. Classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, elle est à voir absolument ! Elle est habitée par les Naxi et plusieurs autres minorités ethniques, le tout à une altitude 2 400 mètres.
Notre auberge de jeunesse est au cœur de la vieille ville, avec ses ruelles et ses nombreux canaux, c’est un endroit central pour visiter une région riche en activités diverses, comme la randonnée dans les Gorges du Saut du Tigre ou encore découvrir le village de Baisha.
L’étang du Dragon Noir, est l’endroit où nous voyons un beau panorama de la région. Un pavillon et un pont d’architecture traditionnelle se reflètent dans l’eau de l’étang, avec pour arrière-plan les sommets enneigés de la montagne du Dragon de Jade.
Hors des sentiers battus de Baisha (白沙), ce charmant village nous a beaucoup plu. Nous y sommes allés en bus et le paysage y est très rural. C’est la campagne. De nombreuses maisons traditionnelles chinoises bordent les ruelles pavées mais quelques-unes ont été aménagées en magasins pour vendre des objets d’antiquité. Dans le centre du village, il y a quatre hommes Naxi âgés qui jouent de la musique avec des instruments traditionnels. Les paysans y viennent pour vendre leurs fruits, légumes ou viandes.
Après 3 h de bus prit au petit matin, grâce à notre auberge, nous arrivons à la Tina Guest House. Les Gorges du Saut du Tigre nous offrirent une vue splendide, l’une des plus profondes du monde, et son excursion fait désormais partie des expériences incontournables. Nous décidons de nous joindre à un petit groupe qui part à la descente vers le torrent.
Arrivés au sentier de départ et après s’être acquitté du « péage », nous commençons la descente, mais rien que d’entendre le grondement du torrent et voir le sentier abrupt qui y accède, je renonce et laisse partir Michel avec le petit groupe, qui très vite va se rapetisser. Michel fera le trek avec deux jeunes Suisses-Allemands qui l’aideront dans les moments pénibles et lui fabriqueront un bâton de marche avec une branche. Tout en longeant le torrent, le parcours est très vertigineux, étroit et dangereux. Le retour se fera en partie par une échelle interminable dans la brume qui me rendra, 3h plus tard, un Michel épuisé mais émerveillé de cette aventure.
Nous avons chuinté Dali, initialement prévu, car nous avions une journée de retard sur le planning et 10 000 choses à voir. Nous avions un itinéraire très détaillé au départ mais on s’était dit pas de pression et pas d’obligation !
Nous sommes arrivés à Kunming 昆明sous une pluie battante dans l’intention d’y visiter La Forêt de Pierres de Shilin 士林. Selon la légende, que je trouve plutôt romantique, les Immortels découpèrent une montagne en labyrinthe pour offrir une cachette aux amoureux. Les roches karstiques, se dressent vers le ciel tels des arbres, d’où l’appellation de « Forêt de Pierres ».
Nous avons eu beaucoup de mal à rejoindre Shilin, qui est à 85 km Kunming. Nous avons pris plusieurs bus et c’est sous un orage diluvien que nous avons visités la Forêt de Pierres ! Le temps jusque-là avait pourtant été clément avec nous !
De retour à Kunming, avons assistés le soir à un spectacle mondialement connu, le Yuanan Dynamic. Il se compose de sept tableaux comprenant le nuage, le soleil, la lune, la forêt, le feu, la montagne… MAGNIFIQUE.
Je tenais à voir les rizières en terrasses et celles du Yuanyang, classées par l’UNESCO me semblaient intéressantes. Y aller a été un VÉRITABLE chemin de croix ! Nous avons pris un bus de fortune et quelques 8 heures plus tard, des paysages à couper le souffle s’offraient à nous et nous ont complètement séduit. Depuis notre auberge de jeunesse, on avait les pieds dans les rizières. Jacky, notre hôte, a été charmant. Nous avons passés 2 nuits ici, où le temps est suspendu. Nous y avons rencontrés des gens passionnés de voyage, comme nous, avec qui nous avons le temps d’un dîner partagé nos baroudes. Ici c’est la chine profonde, le travail des champs se fait avec des buffles ou manuellement…
Des cochons déambulent librement dans les rues, et un buffle est dépecé de façon artisanale.
Pour notre prochaine étape, nous sommes repassés à Kunming, il y pleut encore ! Cette ville est un véritable pot de chambre !
À Guilin, nous avions une auberge de jeunesse superbe. Denise, la propriétaire, est formidable et fut une belle rencontre ! Grâce à l’auberge, nous avons pu faire une balade en radeau de bambou sur l’une des plus belles portions de la Rivière Li entre Yangdi et la colline des Neuf Chevaux, à travers des petits villages de pêcheurs, rizières et bosquets de bambous.
Le village de pêcheur de Langshi est l’un des tous premiers villages qui est accessible après la première traversée en radeau et la plongée dans les champs de mandariniers. Ce village de pêcheur est également renommé pour ses pêcheurs aux cormorans
Groupe de tulous à Chuxi le plus pittoresque de Yongding 永定.
Nous voulions aller dans le Fujian pour voir des tulous, habitations communautaires habitées par les Hakka, inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Pour cette destination nous sommes partis de Guilin en avion jusqu’au Xiamen et le lendemain, 5 heures en bus puis taxi jusqu’aux tulous. À Chuxi, ce très joli village est magnifiquement préservé. Cet endroit est MAGIQUE et HORS DU TEMPS. Nous accédons à notre tulou par un chemin de pavés et y sommes très bien accueillis. Le confort est sommaire, mais l’expérience en vaut la peine. Nous y avons rencontré des gens que nous n’aurions jamais rencontrés dans notre vie, mangés du poisson du torrent… nous étions comme seuls sur une autre planète.
Nous sommes retournés à Xiamen pour y prendre l’avion de Shanghai. Notre voyage touchait à sa fin et dans la file pour l’embarquement nous avons réalisés ce que nous venions de vivre, de la façon dont nous l’avions fait, mais surtout nous avions « fait » la Chine. Un moment fort de mission accomplie nous a envahi, Michel m’a pris dans ses bras, c’était un beau moment.
Il faisait nuit lorsque nous sommes arrivés à Shanghai. Notre auberge de jeunesse était centrale et nous nous dirigés vers le Bund, un lieu populaire particulièrement fréquenté, tant par les chinois que par les touristes étrangers. Interminable quai, ce quartier d’affaires de Pudong est superbement paré de lumières.
Pour aller à l’aéroport qui nous ramène à Paris, nous avons pris le Maglev : l’un des trains les plus rapides du monde nous sommes montés a 410 km/h… même pas peur !
Crédit photos : Dominique et Michel Hangard
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Merci pour ce blog !